Uniforme à l'école : encore des leçons à tirer

Le ministère de l'Éducation nationale a annoncé qu’il s’engageait à financer « la poursuite de l'expérimentation » sur la tenue unique à l’école pour l'année scolaire 2025-2026.

Plusieurs communes volontaires avaient menacé de se retirer du dispositif, faute de retour de l’Etat.

Un bilan de l'expérimentation en cours sera établi fin avril, précise le communiqué du ministère.

La Ville de Reims, dont cinq écoles testent la tenue unique depuis le début de l’année scolaire, a réalisé une première évaluation.

Trois questionnaires différents ont été soumis aux élèves, à leurs parents et aux enseignants des établissements concernés.

Si près de 80 % des élèves portent la tenue commune quotidiennement, ils sont près de 8 % à ne jamais la mettre.

Les raisons sont multiples mais la plus fréquente est que « l’enfant ne peut plus affirmer son identité ».

Majoritairement, les enfants et leurs parents portent un regard positif sur l’uniforme, mais dans des proportions assez différentes, (59,7 % pour les élèves et 73,4 % pour leurs parents).

Un autre point sur lequel ils s’accordent, c’est sur la facilité d’utilisation du trousseau mis à leur disposition.

De quoi éviter la crise de nerf matinale pour savoir quelle tenue adoptée.

L'expérimentation de la tenue vestimentaire commune dans les écoles est « destinée à réduire les différences sociales », selon le ministère.

De ce point de vue, les enseignants rémois n’ont l’air guère convaincu.

Près d’un sur deux ne relève aucun changement concernant les moqueries ou les discriminations liées à l’apparence.

Ils sont encore plus nombreux à ne pas constater d’amélioration du travail de groupe (65,1%), de la concentration (73,1%) ou de changement du respect de la règle (73,1%).

En revanche, plus de 7 enseignants sur 10 pensent que la tenue commune permet de promouvoir les valeurs de la République et un effet d’appartenance à l’école et à la ville.

Ce dernier avis n’est pas du tout partagé par les parents (35,3%).

Ils pensent plutôt que la tenue commune diminue les différences entre les enfants et notamment entre les garçons et les filles.

Précisons que le coût de cette expérimentation s’élève à 140 000€, une somme financée pour moitié par la ville de Reims et pour autre moitié par l’État.