Des mesures pour contrer les violences envers les soignants
Publié : 18 février 2025 à 12h33 par Melissa Krantz
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Les agressions envers les soignants sont en hausse, un phénomène qui s'est intensifié depuis la crise du Covid, une table ronde s’est tenue le 23 janvier à Charleville-Mézières afin d’identifier des solutions concrètes.
Les agressions envers les soignants connaissent une recrudescence inquiétante, un phénomène qui s'est intensifié depuis la crise du Covid.
Aujourd’hui, un infirmier sur deux est victime de violences, qu’elles soient verbales ou physiques. Pourtant, par crainte des représailles, peu osent porter plainte."Les professionnels de santé, en particulier les infirmiers libéraux qui se déplacent à domicile, sont parfois confrontés à des actes de violence, souvent de la part des familles des patients. Malgré l’ampleur du phénomène, seulement 30 % des infirmiers déclarent ces violences aux autorités par peur des représailles." déplore Patricia Schneider, présidente du Conseil Interdépartemental de l’Ordre des Infirmiers Marne-Ardennes .
Une table ronde s’est tenue le 23 janvier à Charleville-Mézières afin de sensibiliser et d’identifier des solutions concrètes. À la suite de cette rencontre, plusieurs initiatives ont été annoncées. Ainsi, le Conseil Interdépartemental de l’Ordre des Infirmiers (CIDOUI) a prévu une réunion le 25 mars avec la préfecture de la Marne pour établir un protocole de sécurisation des infirmiers libéraux. Une démarche similaire sera engagée avec la préfecture des Ardennes.
Par ailleurs, un dispositif d’alerte est en cours de mise en place. La procureure de la République des Ardennes et Patricia Schneider envisagent d’envoyer des courriers d’avertissement aux auteurs de violences signalées, même en l’absence de dépôt de plainte, pour leur rappeler la gravité de leurs actes et les conséquences judiciaires possibles. En parallèle, un soutien sera proposé aux victimes pour les inciter à signaler ces agressions et à porter plainte.
La gendarmerie des Ardennes, a également présenté le dispositif SIP. "Ce système permet aux infirmiers de communiquer leurs coordonnées aux forces de l’ordre afin d’être identifiés rapidement en cas d’urgence. En cas d’agression, ils pourront composer un numéro dédié, ce qui facilitera leur prise en charge immédiate." explique Patricia Schneider .
Christine Duruisseau, élue du CDOI 08-51, rappelle que l’Ordre infirmier dispose également d’une plateforme de signalement sur laquelle les soignants peuvent alerter sur les violences subies. "Chaque jour, nous consultons les signalements et rappelons systématiquement les victimes pour les accompagner et les inciter à porter plainte. Il est essentiel que chaque incident soit signalé, car sans remontée d’information, nous ne pouvons pas agir."
Rappelons que les violences envers les soignants sont punies de 3 ans de prison et 45 000 € d’amende, des sanctions pouvant être portées à 5 ans et 75 000 € selon un projet de loi du 24 janvier 2024.