Trois hommes mis en examen à Reims pour proxénétisme aggravé
Publié : 9 octobre 2020 à 20h05 par Emmanuel POLI
Ils sont accusés d'avoir organisé, moyennant finances, des dizaines de soirées sexuelles particulièrement violentes
Trois hommes ont été mis en examen aujourd’hui à Reims pour proxénétisme aggravé.
C’est l’aboutissement d’une enquête préliminaire de plus de 6 mois, qui a mis en évidence l’existence d’un réseau local particulièrement organisé de proxénétisme dans le milieu dit du BDSM (bondage, domination et soumission, sado-masochisme).
Les trois mis en cause sont soupçonnés d’avoir organisé, moyennant rétribution financière, des soirées sexuelles particulièrement violentes.
Sur la période allant 2014 et 2020, entre 150 et 200 soirées du même type ont pu être organisées « à minima ».
Une soirée pouvait ainsi être organisée pour plusieurs dizaines d’hommes pour une seule jeune femme dite “soumise”.
Des prestations sexuelles qui étaient payées aux organisateurs entre 40 et 800 euros par participant.
Les clients, dont un certain nombre d’entre eux ont été entendus, sont principalement domiciliés sur Reims, mais également dans la région.
Certains pouvaient faire plusieurs centaines de kilmètres pour participer à ces rencontres.
Les clients sont tous des hommes majeurs, insérés socialement, et appartenant souvent à des catégories sociales plutôt favorisées.
Elles ne semblent absolument pas avoir bénéficié des sommes récupérées par les organisateurs.
A ce jour, 7 femmes dites « soumises » ont été identifiées et entendues.
Elles sont toutes majeures et n'ont bénéficié d'aucune rétribution.
Certaines ont précisé aux enquêteurs qu’elles étaient parfaitement consentantes pour participer à ces soirées, qui correspondaient à leurs aspirations sexuelles.
L’une d’entre elles a déposé plainte, deux autres se réservant le droit de le faire par la suite.
Les 3 mis en cause, qui encourent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, ont également pu participer à ces soirées dont un grand nombre était filmé.
Chacun minimise sa participation, en se renvoyant les uns les autres, la responsabilité de cet aspect financier.
Agé de 46 et 50 ans, ils ont une activité professionnelle, pour l’un de photographe, pour le deuxième de chef d’entreprise dans le milieu des services à la personne (petite enfance) et le troisième travaille dans la vente immobilière.
L’un d’eux est déjà connu de la justice pour avoir été condamné dans le passé pour des faits de violences, et agression sexuelle.
Un seul a été placé en détention provisoire.
Le deuxième a été placé en incarcération provisoire, en attendant une décision sur un éventuel placement en détention provisoire.
Le troisième a été placé sous contrôle judiciaire.
L’enquête se poursuit, notamment pour estimer l’ampleur des gains financiers obtenus.