Il donne ses cours depuis son camping-car
26 avril 2021 à 11h53 par Emmanuel POLI
Cet enseignant de l'Université de Reims Champagne-Ardenne a stationné son véhicule dans un camping de l'Aveyron
En raison de la crise sanitaire, tous les cours d’enseignement supérieur se font en distanciel.
Comme lors des deux précédents confinements, Matthieu Constanzo professeur à l’URCA (Université de Reims Champagne-Ardenne), a décidé de quitter son appartement dans le centre-ville de Troyes pour se confiner dans…son camping-car.
Après la Nièvre et le Var, c’est dans l’Aveyron à quelques centaines de mètres du viaduc de Millau, qu’il a temporairement élu domicile.
Fan d'enseignement et de parapente
Le lieu ne doit rien au hasard : « c’est un ami qui m’a conseillé de m’arrêter à Millau, qui est un grand terroir de parapente. Ma deuxième passion après l’enseignement ».
De son emplacement de camping, il a vu sur le terrain d’atterrissage.
L’enseignant reste évidemment en contact avec ses étudiants via des applications audio et vidéo.
« C’est bien rodé maintenant. Mes étudiants sont tous au courant de la situation. Ils étaient d’ailleurs tous « présents » à mes cours » Pour eux, il n’y avait aucune différence ».
Une connexion internet indispensable
Pour le bon déroulement de ses cours à distance, Matthieu a besoin de deux choses : son ordinateur et une (bonne) connexion internet.
L'enseignant profite de l'expérience acquise lors des deux précédents confinements: "J'utilise la 4G plutôt que la Wifi pour me connecter. J'ai deux cartes SIM, de deux opérateurs différents, pour éviter au maximum les problèmes de réseau".
Les oraux en distanciel
« Il y avait un cahier des charges. Les cours débutaient à l’heure prévue. Pour les oraux, j’ai eu mes 400 étudiants, un par un ».
Ce qui lui a permis de prendre conscience des difficultés que certains d’entre eux pouvaient rencontrer.
« Une étudiante a passé son oral dans la cage d’escalier de son immeuble pour être au calme, une autre dans la rue, parce qu’elle n’a pas de box Wi-Fi chez elle. Elle s’est installée à côté d’une borne en pleine rue. Une autre s’est réfugiée dans ses toilettes parce que ses frères et sœurs faisaient trop de bruit ».
« Pour moi, ça a été un grand choc. C’est là que je m’aperçois que certains étudiants ont énormément de mérite ».
Avec la levée prochaine, le 3 mai, de la limite de déplacement à 10 kilomètres, Matthieu Constanzo s’apprête à reprendre prochainement la route du nord pour retrouver son appartement à Troyes.