Familles en danger vous n'êtes pas seules !
Publié : 23 avril 2020 à 23h28 par Housnat SALIM
Face à la montée des violences conjugales pendant le confinement, associations, psychologues et justice se mobilisent.
C’est l’une des conséquences dramatiques de la crise sanitaire du covid-19 : la recrudescence des violences intrafamiliales en France.
Depuis le début du confinement, le nombre d’appels au 17 de femmes victimes de violences conjugales a bondi de plus de 30%, selon le ministère de l’Intérieur.
Matthieu Bourette
Le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette indique qu’à compter du premier avril, il a enregistré une vingtaine de cas de violences conjugales ou familiales.
Il s’agit principalement de signalements du voisinage.
Même en cette période de confinement, où l’activité du parquet peut sembler ralentie, l’action de la justice ne s’arrête pas. Le procureur entend apporter une réponse adaptée à chaque cas en poursuivant trois objectifs principaux.
Les services de la protection de l’enfance mobilisée.
Derya �~ahin est psychologue clinicienne au service enquête de la Sauvegarde de la Marne à Reims, avec le confinement, elle assure un suivi à distance (télétravail) des familles en difficulté.
Elle reconnaît que ce n’est pas l’idéal.
le plus gros impact du confinement c’est la gestion des émotions pour ces familles
le confinement aggrave les dysfonctionnements que connaissaient déjà ces familles avant le confinement.
Pour ces femmes en danger le confinement n’interdit pas de fuir
C’est une double peine que vivent les victimes de violences conjugales ou familiales pendant le confinement, entre quatre murs ces femmes se retrouvent face à leur bourreau.
Karine Bonne, la directrice du CIDFF (Centre d’Informations sur les Droits des Femmes et des Familles) dans la Marne leur rappelle qu’elles ne sont pas seules.
Lorsque l’on a subi des violences, il est absolument indispensable de les faire constater par un médecin.
Mais en cette période d’épidémie, certaines victimes hésitent à franchir les portes de l’hôpital, de peur d’être contaminées.
Le procureur tient à les rassurer.
Le pire est à venir après le déconfinement
Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, le confinement n’a pas entraîné une explosion du nombre de cas de violences familiales ou conjugales dans notre région. Du moins du nombre de signalements. Karine Bonne s’inquiète plus de l’après confinement.
Par ailleurs, toutes les familles en détresse ne se manifestent pas encore aux services de la protection de l’enfance, la psychologue clinicienne rémoise craint une augmentation des dossiers à traiter après le confinement.
De nouveaux dispositifs ont été mis en place pour permettre aux victimes de signaler discrètement leur situation.
Le 114, un numéro d’appel d’urgence qui a récemment été généralisé.
Les pharmacies qui sont devenues des relais d’alerte.
Des points d'accueil éphémères ouvrent également dans les centres commerciaux du Grand Est comme la galerie Carrefour l’Escapade à la Chapelle Saint-Luc près de Troyes, au Carrefour Croix-Dampierre à Châlons en Champagne.
Un choix qui ne doit rien au hasard explique la directrice de l’antenne marnaise du CIDFF
Sur place, des professionnels qui pourront écouter, orienter et accompagner dans leur mise à l’abri les victimes.
DES CONTACTS QUI PEUVENT SAUVER DES VIES :
- CIDFF : 06 69 22 72 70, cidffdelamarne@gmail.com.
- Numéro national d'alerte par SMS : 114.
- Plate-forme d'écoute et d'orientation contre les violences : 3919.
- Numéro « Allô enfance en danger » : 119.
- Numéro pour les auteurs de violences conjugales : 08 019 019 11.