Mort de Bastien Payet, le troisième suspect remis en liberté

Dans la nuit du 8 au 9 mars 2019, Bastien Payet, jeune homme sans histoire, était victime d’une terrible agression en plein centre de Reims, à quelques pas seulement de la place d’Erlon.

Le jeune étudiant en droit de 23 ans succombait dès le lendemain aux très violents coups de poings et de pieds reçus.

Trois suspects, désignés par des témoins de la scène, étaient rapidement interpellés, mis en examen pour « meurtre » et placés en détention.

Aujourd’hui, ils sont tous libres.

En août 2020, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Reims a ordonné la remise en liberté de deux des agresseurs présumés.

Hier, elle a décidé de relâcher le troisième, comme l'a appris la rédaction de Champagne FM.

Une information qui nous a été confirmée par le procureur de la République de Reims.   

Une précédente demande avait pourtant été rejetée

« C’est une décision épouvantable, inaudible pour les parties civiles », s’indigne maître Pauline Manesse.

L’avocate des parents de Bastien Payet ne comprend pas cette décision.

« Nous avons fait une demande pour connaître les éléments mais ils ne nous ont pas encore été communiqués. C’est d’autant plus incompréhensible que le mois dernier, la chambre avait confirmé son maintien en détention ».

Le principal suspect a également décidé de faire appel de l’ordonnance qui le renvoie devant la cour d’assises.

« Il entend contester malgré les nombreux éléments qui l’accusent », avance maître Manesse.

« On a retrouvé de l’ADN de Bastien sur sa chaussure, son implication a été reconnue par un témoin de l’agression et les médecins légistes ont estimé que les éléments recueillis, confirmaient les déclarations de ce témoin ».

De la colère et de l'incompréhension 

C’est évidemment la colère qui domine chez les parents de Bastien Payet.

« Les deux précédentes libérations avaient déjà été très mal comprises. Ils ont l’impression que l’on peut mourir sous les coups et qu’on relâche les meurtriers ».

L’avocate craint désormais que le suspect profite de cette remise en liberté pour communiquer avec les autres mis en cause ou se rapproche des témoins.

Elle souhaite désormais que le procès ait lieu au plus vite.

« C’est important pour victimes. Elles vivent au rythme de ces décisions ».

La mort de Bastien avait provoqué une vague d'indignation et d'émotion inédite

A l'annonce de la mort du jeune homme, les hommages s'étaient multipliés. 

Une scène slam, dont Bastien était un pratiquant reconnu, avait été organisée dans la grande salle de la Cartonnerie de Reims.

Le visage souriant de l'étudiant s'était affiché sur les écrans géants du stade Auguste Delaune lors d'une rencontre du Stade de Reims et une marche blanche avait réuni plus d'un millier de personnes, proches et anonymes, dans les rues de Bethény, d'où Bastien était originaire.   

L'animateur de TF1, Jean-Luc Reichmann en personne lui avait rendu hommage.

Bastien Payet avait été ancien candidat de l’émission "Les 12 coups de midi".