Christophe Geoffroy a soigné les maux bleus

Publié : 11 juillet 2018 à 11h45 par Emmanuel POLI

Le kiné marnais a pris part à la victoire de l'équipe de France de football en coupe du monde


Le 15 juillet dernier, la France battait la Croatie en finale de la coupe du monde et remportait le titre suprême pour la deuxième fois de son histoire.


Les noms des nouveaux héros tricolores sont connus : Lloris, Kanté, Pavard, Griezmann, Mbappé, Deschamps…


Mais d’autres, dans l’ombre, ont également leur part dans cette formidable aventure.


Comme Christophe Geoffroy, kiné des bleus depuis 2012.


Le marnais qui reconnaît ne pas être encore complètement revenu de Russie.


« Je suis encore un peu dedans là. Pendant 56 jours, tu te consacres à l’équipe et tu laisses ta vie de côté ».


Il faut dire que tout a été mis en œuvre pour que les joueurs se sentent chez eux.


« On a reconstitué là-bas, un petit Clairefontaine. Je suis sûr que s’il avait fallu rester 5 jours de plus, ça n’aurait pas posé aucun problème. Quand les gens sont bien ensemble, c’est plus facile pour demander des efforts et au bout du compte, ça paye ».


C’est ce bien-vivre ensemble que Didier Deschamps et son staff ont cherché à cultiver dès le début de l’aventure.


Objectif, construire un groupe soudé et solide.


« Notre force, ça a été d’être soudé les uns, les autres.


Il n’y avait pas les joueurs d’un côté et le staff de l’autre.


C’était tout un groupe.


Ça été déterminant dans l’objectif final, c’est une évidence ».


Christophe Geoffroy souligne également l’exceptionnel état d’esprit du groupe France.


Pendant les deux mois de la campagne de Russie, le kiné n’a jamais assisté à la moindre altercation ou montée en tension.


« Quand tu reviens de l’entraînement et que ça se met à chanter dans le bus, tu as l’impression de partir en colonie de vacances et ça c’est quelque chose d’énorme. Parce que si à un moment donné, il y en a qui perd un ballon, son pote va compenser, faire l’effort et au bout du compte, c’est ce qui est ressorti notamment face au Pérou, à l’Argentine ou encore l’Uruguay ».



De l’extérieur, l’équipe de France semblait sûre de sa force.


Un sentiment partagé par Christophe Geoffroy.


« Samuel Umtiti qui te dit la veille de la finale, « on va jouer un match important, mais je n’ai pas l’impression que c’est une finale de coupe du monde ». Je ne dis pas que l’on était sûr à 100% mais il y avait une force qui se dégageait de cette équipe ».


Christophe Geoffroy était là pour soigner les petits bobos des joueurs.


Mais son rôle allait bien au-delà des simples massages.


« Un kiné dans une équipe, il est là avant tout pour de la surveillance, de la prévention. On nous considère comme des coachs du corps. Ça c’est important. C’est une activité particulière, pas forcément enseigné dans les écoles de kiné. Et puis, après bien sûr, on passe du temps avec les joueurs. Ils se confient. Ils ont besoin d’être rassurés. Il y en a, on le sait, qui ont toujours des petits bobos les veilles de matchs parce qu’ils ne veulent pas rester seuls dans leur chambre. On est en courant de plein de choses. On perçoit plein de choses et on fait remonter au reste de l’encadrement ».



Tous comme les joueurs, Christophe Geoffroy et les 27 autres membres officiels de la délégation tricolore ont reçu une médaille d’or.


Mais est-ce que l’on se sent champion du monde pour autant ?


« C’est sûr qu’on est pas joueur mais aujourd’hui ça a changé. Le joueur tout seul, il ne peut pas s’en sortir. Il a besoin d’un staff étoffé autour de lui parce qu’il y a tellement d’éléments qui interférent dans le jeu. Préparation physique, athlétique, mentale, et là on a un rôle déterminant. Il y a certains joueurs qui nous ont dit : «  sans vous je n’aurai pas pu faire ce match ».


Et cette médaille, quelle place va – t – elle occuper ?


« Je ne sais pas trop. Les souvenirs sont plutôt dans la tête. Ça fait plaisir d’avoir une médaille mais le plus important, c’est le maillot de joueurs signé par tout le monde. Là je retrouve le groupe, je retrouve la famille durant ces deux mois ».


Et quand on a la coupe en main ?


« Un rêve de gosse, c’est juste un truc de fou ».


Christophe Geoffroy pense maintenant aux vacances.


« J’ai besoin de retrouver de grands espaces. Je suis un homme de la nature. J’ai été un peu trop confiné ces derniers mois ».